Bourse concentration de Villecroze juin 2018
Bourse concentration de Villecroze juin 2018
Pour être totalement honnête, je n’avais jamais entendu parler de Villecroze! C’est le calendrier de LVA qui a attiré mon attention. De passage dans le Var pour le week-end, je regarde, dans la liste des évènements, ceux qui sont à proximité de Saint-Raphaël et Villecroze s’affiche comme une évidence, pas uniquement pour les voitures, mais aussi pour les centres d’intérêts touristiques qu’offre le village.

Ce village d’environ 1300 âmes est implanté à 25 km au sud du lac de Sainte-Croix et à 50 kilomètres au nord-ouest de Fréjus.
Les voitures exposées le sont sur la place du Général de Gaulle. Les visiteurs, comme les propriétaires de cette MG, vont se garer un peu plus loin.
La brochure de l’Office du Tourisme ne parle pas de points d’intérêts mais de trésors! Le premier d’entre eux est le vieux village de Villecroze. A découvrir à pieds uniquement. La brochure vante aussi la douceur de son climat.

Une des particularités de ce « village de caractère » réside dans ses ruelles dont certaines offrent des passages voûtés et des arcades

Le vieux village est dédié à l’habitation, mais un café s’y est cependant installé et offre quelques chaises et tables en extérieur.
Chose rare de nos jours, principe de précaution oblige, les fontaines offrent au promeneur assoiffé de l’eau potable. Elles sont au nombre de 7, toutes alimentées par des canaux qui collectent l’eau des ruisseaux qui s’écoulent à travers la barrière de tuf située au nord du village.
Assez vite, jouxtant l’église Notre-Dame des Sept Douleurs, on trouve la place sur laquelle les voitures stationnent.
La place et ses platanes ne sont pas récents. Une reproduction d’une ancienne carte postale a été reprise pour servir de panneau indicateur. Bonne idée!
Nous devons cette manifestation au club Var Alpine du Cannet-des-Maures. C’est la première, et à entendre les commentaires du maire, ce ne sera pas la dernière.
Comme vous pouvez vous en douter, ce sont essentiellement des Renault et Alpine qui décorent la partie centrale.
Lancée en 1962 la Renault 8 sera produite pendant 14 ans. Durant les trois dernières années de sa carrière, la voiture ne sera plus produite que par la filiale Espagnole du constructeur Français: la FASA-Renault.

Nous avons ici une très jolie R8 Major. Son moteur est le 1108 cc et la finition supérieure à celle des R8 classiques.
Les Renault 5 et 5 turbo sont bien entendu de la partie!
Si l’écusson est « Renault Sport », la Spider ci-après a quand même été fabriquée dans l’usine Alpine de Dieppe qui en produira un peu plus de 177 exemplaires entre 1995 et 1999. Les premiers modèles ne proposaient pas de pare-brise mais uniquement un saute-vent.
Le moteur est celui des Clio Williams. Il développe 150 cv, mais l’utilisation de l’aluminium permet de maintenir le poids à moins 930 Kg ( la Clio accuse 990 Kg). La vitesse de pointe annoncée est de 216 Km/h.

Cette auto est un futur collector pour celles et ceux qui aiment les voitures spartiates. Si vous avez 40 K€, il y en a à vendre.
Faut il encore présenter la Berlinette?
Jolie surprise que la présence de cette Alpine nouvelle génération!
Le père des deux voitures ci-dessous est Jacques Durand. L’homme a commencé sa vie professionnelle en fabriquant des moteurs pour modèles réduits, puis il participe à différents projets automobiles et, au tout début des années 70, construit une voiture sportive aux allures de Ford GT 40, sous la marque JIDE.
Châssis tubulaire, carrosserie en polyester, tout est là pour en faire une concurrente de l’Alpine. Malheureusement le talent n’est pas toujours récompensé et seule une centaine d’exemplaires verra le jour. Les essais que j’ai pu lire vantent la tenue de route de la voiture, qui d’ailleurs inscrira son nom au palmarès de quelques courses.

Voitures très rares ! Pour tout savoir, ou presque sur les voitures de Jacques Durand, je vous conseille le site internet suivant . Il est très riche en résultats sportifs.
Considérant la faible distance entre Sainte-Maxime et Villecroze, certaines voitures étaient déjà présentes la veille à Sainte-Maxime. C’est le cas de ce coupé Lancia Beta 1800 de 1975.
Le monde des deux roues était représenté, entre autres, par une série de Motobécane « bleue », le best-seller des cyclomoteurs. Produite de la fin 1959 à 1990, cette mobylette sera la plus vendue dans sa catégorie.

Son surnom provient de sa couleur Bleu Gitane. Moi j’avais opté pour le 103 Peugeot, légèrement plus puissant.

Coup de jeune aussi avec toute une série de Bultaco, marque Catalane spécialisée dans le tout terrain. Un flash-back sur les « Moto Revue » de mon adolescence!
Les fans de cette petite moto vous diront que c’est la reine des motos populaires:
la Motobécane D45 A 125 cc!
Le modèle exposé date de 1945, année de son apparition, et possède tous les attributs du modèle d’origine:
- Fourche à parallélogramme et arrière rigide.
- Petit carter moteur de 0,75 litres (il passera à 1,25 litres en 1948)
Vous vous souvenez du papy Lou Petaroue rencontré le samedi à Sainte-Maxime? Eh bien le revoila! Fidèle au poste et intarissable, il va m’en dire plus sur son engin: sur une base de Motobécane D45, il décide un beau jour de construire un side de course en prenant comme source d’inspiration un dessin à la précision toute relative. Sa créativité fera le reste!

On retrouve bien la fourche des débuts de la D45. Le carénage est fait maison et c’est un phare tourné à l’envers qui donne à l’ensemble tout son aérodynamisme… non, je plaisante!
A regarder d’un peu plus près, on découvre l’ingéniosité et la malice du papy. Le terme papy est ici utilisé dans un esprit amical et nullement péjoratif.
Autant vous dire tout de suite que, pour cette première, la bourse est petite. J’ai néanmoins trouvé quelques vieilles cartes Taride et deux guides Michelin de 1938 et 1939.
Un des autres trésors du village de Villecroze est son parc. Créé en 1930 par un citoyen d’origine américaine, il s’étend sur deux hectares et demi.

On y trouve de nombreuses essences méditerranéennes: cèdres, figuier, laurier amande, magnolia, palmier, pin d’Alep, plaqueminier (kaki)… et bien sûr des cyprès cierge (savez-vous qu’il existe une trentaine de variétés de cyprès?).
Je sens votre étonnement devant cette vue à travers des barreaux. La raison en est fort simple: le parc est situé au pieds d’une falaise.
Le principal trésor du village de Villecroze est à mon avis l’ensemble de ses grottes Troglodytiques. Leur datation indique qu’elles ont commencé à se former il y a 700 000 ans. C’est l’eau de la fonte des glaciers qui, chargée du calcaire du plateau de Canjuers, et à travers la cascade, a lentement calcifié les végétaux par un dépôt de calcaire.
Les excroissances successives de fossilisation des végétaux se sont accrochées à la colline pour former les grottes. Ces grottes appartenaient aux moines Bénédictins de l’Abbaye Saint-Victor de Marseille. Ils possédaient un prieuré tout à côté et les terrains autour. En 1556, à travers un échange de terres, Nicolas d’Albertas, riche marchand, devient propriétaire des grottes, et fait fortifier le site pour en faire une position imprenable. Nous sommes à l’époque des guerres de religion. Depuis 1633, les grottes sont propriété du village de Villecroze.

Un escalier peu praticable permet d’accéder au lac et à la salle des colonnes.
Derrière la cascade, la « Tour du Guet » est la pièce la plus humide.
C’est à l’issu d’un phénomène que les géologues considèrent comme rare que cette salle des colonnes est née. L’eau s’étant retirée, les stalactites ont pu toucher le sol grâce à un suintement continu. Les ouvertures creusées au XVI siècle pour atteindre le « lac » ont asséché la salle et stoppé le phénomène.
De retour aux abords du village, on retrouve, garées de ci de là, les voitures des visiteurs.

Chevrolet Bel Air
Voici deux Toyota MR MK2 mais comme vous le savez la MK2 a subi 4 révisions. Je ne suis pas expert de ces modèles, mais je pense que celle de gauche est la plus ancienne.
Une conclusion avec cette Vespa 400 de 1959 dont les propriétaires étaient nos voisins de table au restaurant le midi. La Vespa a été construite en France par ACMA. 30 000 exemplaires sortiront de l’usine de Fourchambault (à 10 Km de Nevers). A l’origine, et bien que conçue par Piaggio, tous les composants étaient Français, à l’exception des pistons fournis par un fournisseur de Borgo en Italie. Le moteur est un bicylindres deux temps qui développe 12 cv.

393 cc pour 93 Km/h!
En résumé une belle journée dans un village provençal digne d’un détour.
Bourse concentration de Villecroze juin 2018
1er salon rétro Maxime à Sainte-Maxime 2018
1er salon rétro Maxime à Sainte-Maxime 2018
Faut-il présenter Sainte-Maxime? Ville la plus importante du golfe de Saint-Tropez avec ses 14 000 habitants, c’est au club Nostalgie Autos Motos Passion 83 que nous devons l’organisation de ce premier salon de la voiture de collection. Sans que cela soit dit, et sûrement en raison du climat, les cabriolets y sont à l’honneur.
L’association a été créée il y a quelques années dans le but de faire revivre dans le petit village provençal du Plan de la Tour, une manifestation annuelle qui mettait en valeur les véhicules de collection en les exposant dans les rues et places du village.

Malgré une température de l’eau sans doute fraiche au regard du temps pluvieux et médiocre des semaines précédentes, la plage se remplit dès la fin de la matinée.

La météo des jours précédents n’était pas favorable. Par chance en ce samedi 09 juin la température monte et l’ombre est la bienvenue.
Je vous présente « Lou Petaroue », surnom donné dans le milieu de la moto ancienne à ce fringant papy, en souvenir d’un commentaire fait par un occitan! L’histoire de ce « nick name », comme disent nos amis britanniques, m’a semblé un peu compliquée, mais le principal n’est pas là.
Résidant dans le Haut-Var, l’homme a quitté Malesherbes (Loiret) pour s’installer dans le sud. Féru de voitures anciennes et plus particulièrement de 2cv 375 cc, mais aussi de motos, il a au fil du temps transformé une Motobécane AB1 de 1937 en side-car pour la piste. Nous reparlerons de lui dans un prochain article, car il semble écumer les rendez-vous de la région et nous l’avons retrouvé le lendemain à Villecroze, dans le Haut-Var.
Belle surprise que cette coccinelle importée des USA. L’autocollant « supercharged by Judson » a suscité ma curiosité.
Le moteur a fait l’objet de l’ajout d’un compresseur Hudson. Pour faire l’histoire courte, la puissance d’origine de 30 CV suscite à l’époque des envies de préparation. Comme les possibilités alternatives coutent très cher, le compresseur Hudson présente une solution simple à mettre en oeuvre et économique. Grâce à cette modification, la puissance passe de 30 à 50 cv et les 0 à 100 de 30 à 16 secondes!

Pour en savoir plus sur cette solution technique toujours disponible vous pouvez consulter le site suivant.
L’habitacle a fait aussi l’objet d’une restauration
Deux autres coccinelles cabriolet étaient exposées.
Fort joliment restauré ce mini bus combi complète les incontournables de la marque.
Dans le midi, par beau soleil, et comme précédemment annoncé, les collectionneurs sont nombreux à avoir sorti des cabriolets, et en particulier des Morgan.
Les anglaises sont bien représentées. Morgan, MGA, Austin Healey…
Une petite comparaison des tableaux de bord de nos sportives:

L’habitacle de la Morgan est d’un bleu … éclatant. Vous notez le petit volant et les appuie-tête qui trahissent la période plus récente de conception et de production de la voiture.

Chez MG, le bois domine. La sellerie noire s’accorde avec le rouge de la carrosserie. Il y a même un chauffage, peu utile en cette saison.

Chez Austin, le rouge et le noir sont inversés. Tous les manomètres sont regroupés face au pilote. Point de banquette, mais deux sièges séparés. Un ami qui habite en Catalogne et qui en posséda une, m’avoua que la chaleur dégagée par les organes mécaniques rendaient la voiture très déplaisante à conduire en été.
Si vous voulez une Cobra (réplique), celle ci est à vendre 95 K€
Parmi les avant-guerre présentes, j’ai apprécié cette Delahaye, car c’est une auto que l’on rencontre rarement, malgré une cote très accessible. Cela nous change des habituelles caisses carrées Peugeot et Citroën. (ceci dit je n’ai rien contre ces dernières, mais un peu de nouveauté fait du bien).
Le propriétaire de cette Peugeot 172 S de la fin des années 20 porte une chemisette assortie à sa carrosserie. A bien y réfléchir, ces voiturettes sont souvent de couleur vive.
La voiture qui suit est une rareté: Albany est une vieille marque britannique (l’usine était à Londres) qui produisit des voitures à vapeur et des voitures à pétrole de 1903 à 1905. Assez rapidement l’entreprise produira des pièces pour Talbot.
L’organisateur a regroupé les Citroën Traction. Celle en gros plan est une BL de 1952.
Je vois vos pupilles se dilater: la première est une berline. La deuxième est un cabriolet. Par quel tour de magie ces deux carrosserie dissemblables peuvent-elles avoir un siège de belle-mère?
La réponse est simple: il y avait deux avants et trois arrières, car la troisième n’est qu’une remorque construite sur la base d’un cabriolet (ou copie).
Clin d’oeil à Marcel. On trouve aussi des Simca dans le sud, parmi les membres du club de Gonfaron!
Sans faire l’inventaire des voitures présentes, les américaines étaient représentées par ces :
- Ford Thunderbird noire de 1957. Son V8 de 5113 cc développe 245 CV. La voiture est à vendre.
- CorvetteC1 de 1958 Bi couleur. Elle est aussi à vendre.
Toujours dans les américaines, mais quelques années plut tôt, un très joli coupé Chevrolet Master de luxe de 1937.

La voiture sera produite entre 1933 et 1942. Bien que nommées du même nom, sept séries vont se succéder durant ces neuf ans. Elle est animée par un 6 cylindres de 3,4 litres.
Celles et ceux qui lisent régulièrement les reportages, savent que j’ai un faible (pas qu’un seul) pour les Lotus et en particulier pour les Europa. Ce modèle est une S2. La S2 est mieux dotée que la S1 et s’embourgeoise un peu avec une longue liste d’option pas toujours en phase avec le dogme de Colin Chapman: « L’ennemi c’est le poids »
Fort belle Matra Murena qui succède à laBagheera. Son CX est de 0,32
Pour conclure un échantillon d’Austin Mini.
Exposition très sympa dans un cadre de rêve.
1er salon rétro Maxime à Sainte Maxime 2018
45 2CV dans le Loiret pour le RDV mensuel de Montargis
45 2CV dans le Loiret pour le RDV mensuel de Montargis
En cette année durant laquelle on marque les 70 ans de la Citroën 2CV, le thème du rendez-vous mensuel de la Place de la République de juin, à Montargis, était dédié à ce monument de la voiture populaire française : la Citroën 2CV.
Le centre de la place est cette fois réservé aux 2CV. Les autres anciennes devront se garer sur les places périphériques. Fort heureusement, l’Auto Sport Museum de Chatillon Coligny organisant sa « journée Américaine », peu nombreuses seront les voitures construites aux USA qui pointeront le bout de leur pare-chocs.

Nombre des voitures présentes ne viennent pas habituellement à ce rendez-vous. Lancée à l’initiative d’Alexis, l’occasion de se retrouver entre « deutchistes » a motivé les propriétaires.
La petite Eriba Puck pèse à peine plus de 500 Kgs. Certains osent l’atteler. Même avec une 2CV 6, je reste sceptique sur la capacité de l’auto à tracter en toute sécurité, et ne parlons pas des côtes à grimper.
Vous avez déjà vu cette ancienne. Ce ne sera pas la plus vieille. Elle est de 1957 et sera devancée par la doyenne de 1956.

Contrairement à ce que son apparence laisse supposer, cette voiture roule très bien et ses propriétaires ont fait avec elle un tour de France sur 3 étés.
Toutes les Charlestons ne sont pas rutilantes. Cherchez les différences entre ces deux exemplaires rouge Delage !

La sellerie visible sur celle en arrière plan indique que c’est un des derniers modèles. Sur les premiers modèles, les phares n’étaient pas chromés. C’est le cas des deux, me direz vous! Certes, mais une différence les distingue.

A titre personnel, j’ai un faible pour la juxtaposition du gris cormoran et du gris nocturne utilisés à partir de 1984 et jusqu’à 1990.
Un regret concernant cette exposition: aucune indication sur les voitures pour indiquer l’année de production et le modèle, d’autant que les propriétaires, parfois, prennent des libertés quant à conformité par rapport à l’origine.

Dans l’ensemble, les voitures étaient en très bon état de présentation et de fonctionnement. Avec un peu d’habitude on reconnait les moteurs qui tournent bien.

Humour (ou pas) et interprétation personnelle. Votre oeil exercé remarquera que les sièges ne sont pas d’origine et ressemblent étrangement à ceux d’une Twingo …
En observant la population présente en ce dimanche matin, une chose m’a frappé: les propriétaires de 2cv sont souvent plus jeunes que ceux des voitures de collection habituelles. En disant cela, n’imaginez pas que je me flatte, mais globalement je crois que cela est vrai.
Si pour les modèles à capots ondulés il n’y avait que trois teintes de gris ( y compris le gris métallisé) et le bleu glacier (des divergences existent sur le jaune Panama), j’ai compté pas moins de 25 teintes utilisées par la suite, et encore, je ne suis pas sûr d’avoir fait un inventaire complet!
De nombreux raids ont été réalisés en Citroën, et plus particulièrement en 2CV. Vous avez peut-être entendu parler de Paris Kaboul Paris en 1970, ou des 13 500 Km de Paris Persépolis Paris en août 1971, ou le raid Afrique en 1973.

25 équipages ont participé à ce raid. Si j’ai bien compris, le moment fort de ce raid était les fêtes du shah d’Iran à Persépolis. Des cérémonies fastueuses, avec des parades historiques en tenue d’époque achéménide, se sont déroulées pendant trois jours à l’occasion de la célébration des 2 500 ans de la monarchie. Le shah Mohammed Reza Pahlavi convie alors la plupart des chefs d’État du monde, souverains, ou présidents. Imaginez que vous arriviez dans un tel évènement en 2 CV ….
Toujours est-il que l’homme que vous voyez sur la photo suivante, Angelo Barona, me dit avoir participé à cette aventure et nous montre une photo sur laquelle le mont Ararat se dessine en arrière plan.

Le Mont Ararat culmine à 5137 mètres d’altitude. Je comprends aisément qu’un tel périple soit toujours présent dans la mémoire des participants.
La Mont Ararat est nommé dans l’ancien testament comme ayant été la destination de l’Arche de Noé, le dix-septième jour. D’aucuns pensent d’ailleurs que l’arche serait toujours emprisonnée dans les glaciers et les neiges éternelles de la montagne.

Si aujourd’hui le mont Ararat est en Turquie, il est vénéré par les Arméniens. Si cela vous tente, il existe des treks dans la région.
Après ce moment de culture, retenez que si l’on ajoute les Citroën assimilées à la 2CV, c’est-à-dire les Méharis et autres Ami (6 & 8) le rendez-vous a frisé les 50 voitures.

45 2CV dans le Loiret pour le RDV mensuel de Montargis
Jean-Pierre est venu en voisin de Courtenay dans sa belle américaine.
Quant à Super Michel, c’est en Ami 6 tractant son Kart de 1959 qu’il nous a rendu visite.
Rassemblement Dammarie-sur Loing juin 2018
Rassemblement Dammarie-sur-Loing juin 2018
Pour la quatrième fois, Didier Josse proposait un rassemblement sympathique dans un petit bourg situé à mi-chemin du Gâtinais et de la Puisaye: Dammarie-sur-Loing (à ne pas confondre avec Dammarie-en-Puisaye).
Quand on arrive de l’ouest, le premier repère est le lavoir.

L’eau doit y être propre car des grenouilles ont élu domicile dans la résurgence. Vous noterez la faible hauteur en périphérie du toit. Il faut se baisser pour rentrer.
Très vite pendant la pause photo, un grondement sympathique annonce une voiture ancienne.
Le parking n’est pas grand, mais les voitures ne restant pas longtemps, les entrantes remplacent les sortantes.
Les 4 R8 ne sont pas restées longtemps.
De ce côté-ci de la Manche, les Triumph Herald ne sont pas légion. Construite entre 1959 et 1971 elle est l’oeuvre de Giovanni Michelotti.
Belle restauration pour cette VW 1302 LS signée Karmann. Les 4 cylindres à plat ne développent que 44 CV, mais le poids de moins de 900 Kgs autorise la voiture à prétendre à une vitesse maximum de 125 Km/h.
Cette coccinelle est un modèle 1303. Ce sera l’évolution ultime du modèle. Les transformations apportées par rapport aux premiers modèles vont lui valoir une certaine forme de rejet. Cette période est maintenant révolue.

Malgré sa relative faible puissance, tracter la petite Eriba Puck de 510 Kgs de masse en ordre de marche ne pose pas de problème. Ce modèle est postérieur à 1970, date avant laquelle les portes avaient des coins carrés. Les roues étaient aussi plus petites.

A notre gauche en pénétrant, nous avons le salon, salle à manger et chambre. Il y a même un petit chauffage pour les soirées un peu fraiches. A droite, le coin cuisine, simple et fonctionnel.
Quelques Citroën 2CV, bien sûr
Ici encore une auto populaire mais rare: une Ami Super. Produite de 1973 à 1976, elle est équipée du moteur 1095 cc de la GS. Le succès ne sera pas au rendez-vous: 44 820 exemplaires.

La suspension, les pneumatiques et bien d’autres points sont modifiés pour aller de paire avec la puissance du moteur.
Deux DS Pallas de la même teinte.
Nous retrouvons ici notre Juva4 utilitaire vue en bas du village, à côté de sa cousine version break. Démarrée en 1937, la production s’arrête en 1960. Elle était à l’époque en concurrence avec l’Amilcar Compoud, La Simca 8 et la Peugeot 202. Inspirée, dit-on, de l’Opel Kadett de 1936, un procès en plagiat sera intenté à Renault par Opel. Il est vrai que les deux voitures se ressemblaient. Par la suite les Russes copieront aussi l’Opel et proposeront La Moskvitch 400.

Autant la verte est pimpante dans sa livrée rutilante, autant la grise cultive sa peinture d’origine.
Fort séduisante 301 cabriolet 1934 du club de Lorris.
La voiture sortie de grange du jour est cette Renault MT Normande de 1925. Cette auto sera produite pendant 2 ans, de 1923 (elle est présentée au salon 1923) à 1925.

Vous noterez que le rembourrage des sièges est en paille. En ce qui concerne le moteur c’est un petit 4 cylindres de 951 cc qui développe 15 cv pour un poids à vide de 543 Kgs.
Une touche de couleur pour en finir avec les autos présentes lors de mon passage: La Ferrari F355 GTS de Gilles et une Porsche 911 SC.
Dans la salle des fêtes, Solex et Vespa étaient alignés. Dommage qu’aucune information n’ait été donnée pour guider les visiteurs dans le dédale des versions et années de fabrication.
Petit rassemblement qui mériterait un peu plus de publicité
Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018
Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018
L’idée est lancée lors de l’assemblée générale du club Hotchkiss: l’organisateur de « Nature et vénerie en fête » souhaite la présence de quelques collectionneurs de voitures anciennes pour la 17ème édition de sa manifestation.
Ce rendez-vous est, dit-on, incontournable pour les passionnés de vénerie, nature, chasse et chevaux. Il se passe au Grand Parquet, à proximité de Fontainebleau. L’organisateur est le couple Marie-Hélène & Pierre-François Prioux.
Le monde de la vénerie m’est totalement inconnu, Fontainebleau n’est qu’à 60 kilomètres. C’est l’occasion de découvrir des activités nouvelles. Dont acte, Chamousette, toujours fringante malgré un petit soucis d’allumage capricieux, répond positivement à l’invitation. Que les spécialistes de la discipline pardonnent mes raccourcis. Ce reportage se veut avant tout être une forme d’initiation qui puisse donner envie d’assister à d’autres spectacles de ce type, car c’est vraiment du spectacle, et du beau spectacle.
La manifestation s’étale sur le week-end complet. Lors des deux journées, de multiples évènements se succèdent.

Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018
La vénerie est l’art de la chasse à courre. Pour cela il faut donc au minimum des chiens et des cavaliers. Et les chiens de chasse à courre se déplacent toujours en grand nombre, c’est à dire en meute.

Tous les chiens appartiennent à un équipage que l’on nomme « Rallye ». Ici il s’agit du Rallye Combreux et des ses chiens Poitevins.
Nous sommes neuf voitures, un peu perdues au milieu du terrain ou l’on réalise les baptêmes de poney. Nous verrons plus tard que ce sont majoritairement des Hotchkiss membres du club Hotchkiss, et dont les propriétaires résident dans un rayon de 70 kilomètres. Chamousette représente le Loiret fièrement!
C’est Fabrice qui a relayé au sein du club l’invitation de l’organisateur. Je lui adresse un grand merci pour cette belle occasion de comprendre un petit peu, sans caricature, la chasse à courre. L’homme est chasseur mais aussi sonneur de trompe. Attention on ne joue pas de la trompe! On sonne de la trompe.

La tenue de sonneur de trompe est presque en place. Par cette chaleur c’est déjà une épreuve de la porter.
Au bord du terrain d’honneur, de grandes tribunes permettent aux spectateurs d’assister aux présentations, assis et à l’ombre.
Le spectacle du dimanche matin débute par le concours de trompes, par société. Par le terme trompe on identifie « un cor naturel, circulaire, né et diffusé auprès des cours d’Europe dans la deuxième moitié du XVIIe siècle ». L’art de sonner de la trompe est une tradition ancienne. Les régions de plus forte concentration sont les terroirs répartis autour de la vallée de la Loire, l’Ile de France, le centre de la France. Vous cherchez le point commun? les forêts giboyeuses pardi!

Chaque société de sonneurs possède sa propre tenue. Les femmes portent une longue jupe. L’homme en bleu joue avec le groupe sans en faire partie.
Le son de la trompe s’échappant par l’arrière, les sonneurs tournent le dos au jury quand ils performent. Ce n’est pas un manque de respect, mais un peu comme une audition à l’aveugle, à l’envers. Le speaker n’était pas grec!

Acte 2: Les sonneurs se positionnent en V. Les deux pots de buis marquent la pointe de la formation. L’ordre des sonneurs correspond aux notes jouées. Les plus graves sont à l’arrière.
A 11h15 c’est au père José, un curé de Fontainebleau, de célébrer la messe de Saint Hubert. Le gratin (?) prends place devant la scène. Nous serons à l’ombre dans les tribunes et cela est très bien. Les sociétés de trompes prennent place de part et d’autre de la chaire improvisée.

La sécurité est assurée par deux policiers à cheval. Je pense qu’en cas peu probable d’attaque terrosriste, un lâché de chiens aurait suffit !
Pendant ce temps là, nos autos prennent le soleil.
Bien que stationnées en bordure du village d’exposants, les voitures ont suscité la curiosité.

Si j’osais, je dirais que nous étions bien protégés grâce au Cor de garde! Nous pourrions dire aussi que nous avions des gardes du Cor!…..
Gilles est venu en Talbot, ses Hotchkiss étant toujours en cours de restauration. Il s’agit d’un modèle K78 de 1930. Venue sur plateau, comme cela est le plus souvent le cas, la voiture semble pourtant bien fonctionner.
Un peu perdue au milieu des Hotchkiss, la Ford A de Fabrice, que ses amis sonneurs semblent éplucher avec beaucoup d’attention.
En fait Fabrice a amené deux de ses voitures: Hotchkiss oblige, c’est sa découvrable Monte-Carlo de 1939 qui représente la marque aux canons croisés.
Alain et Maryvonne, les autres bretons, sont venus avec leur 686 S 49 cabriolet de 1950.

Vous noterez que le phare longue portée et le phare anti-brouillard sont chromés et non de la couleur de la carrosserie.
La Biarritz d’Olivier et Isabelle ressemble à la précédente, mais date de 1937. Bon nombre de différences techniques séparent ces deux autos.

Pour ne parler que de ce qui se voit, le pare-chocs est typé des avant-guerre. La capote ne possède pas le même mécanisme et les ouïes latérales de ventilation de l’habitacle sont absentes.
De nombreux exposants sont venus proposer à la vente des produits en relation avec le thème du week end. J’ai noté 3 stands de vente de trompes: Cornelius, Millienson et Périnet.

Pour vous donner une idée du prix de ces instruments, la gamme de chez Cornelius comprend 4 modèles dont les prix s’échelonnent dans une fourchette de 1 000€ à 4 700€.
La tenue vestimentaire dans le monde de la chasse à courre est aussi une caractéristique importante. Plusieurs sociétés proposent l’ensemble des pièces indispensables pour habiller décemment les cavaliers.
La veille, le samedi, le programme inclut des présentations de meutes de chiens de chasse. Tous ne sont plus présents en ce dimanche, mais j’ai sélectionné pour vous deux races qui ont à mes yeux un grand mérite: ces chiens n’aboient pas à tort et à travers quand on passe devant leur cage!

Fauves de Bretagne. Ce sont des « chiens courants » parmi les plus anciennes races. Ils sont utilisés pour les lièvres, renards, chevreuils et sangliers. Il existe un club depuis 1949.

Barbu Tchèque ou Griffon d’arrêt de Bohème. C’est un chien polyvalent. Les mâles peuvent peser jusqu’à 35 Kgs. La race a failli s’éteindre après la guerre de 14-18. Un peu comme Skoda!
Le plus impressionnant reste le nombre de chiens de meute. Installés dans des chenils, l’organisateur en annonçait 2500. Quant on sait que la vénerie en France en compte environ 17 000, l’échantillon présenté ici est significatif. Mais nous verrons plus tard, lors de la démonstration de vénerie, leur capacité à obéir au piqueux!

Un chasseur de mes connaissances m’a indiqué que les chiens sont sensibles à la couleur. Cela expliquerait leur agressivité à l’encontre des chiens des visiteurs passants à proximité des grilles.
Le Rallye Pique Avant Nivernais date de 1919, date à laquelle un jeune homme de 21 ans, le marquis de Roüalle, grand-père de l’actuel Maître d’Équipage, crée le Rallye pour chasser le sanglier et le renard avec des griffons Nivernais et des briquets griffon Vendéens. L’histoire de ce Rallye est en tous points passionnant et si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille leur site internet très complet.

Le Rallye Pique Avant Nivernais est le seul en France à chasser avec des Français blanc et noir. Ils descendent du Grand Bleu de Gascogne et du Grand Gascon Saintongeois, probablement croisés avec un Foxhound anglais. La reconnaissance officielle de la race date de 1957.
A proximité des chiens, un camion spécialement aménagé offre aux chevaux curieux une vue imprenable.
En cette très belle journée consacrée au monde des chevaux, un circuit a été aménagé pour accueillir le Championnat de France du cheval de chasse. J’ai appris que ce championnat était constitué de 4 épreuves:
- Montée dans un van ou dans un camion
- Présentation du cheval
- Parcours de maniabilité
- Cross
De la démonstration de fauconnerie, je n’ai vu que certains rapaces.
Sur le terrain d’honneur, les quelques moutons, dont je me demandais ce qu’ils faisaient là, ont eu le droit de servir de cobayes à une démonstration de chiens de berger.

Chez nos amis britanniques, les concours de chiens de bergers sont retransmis à la TV le dimanche après-midi. Sympa pour passer les longs après-midi d’hiver.
Ce chien fort sympathique vient de s’acquitter d’un exercice de recherche de disparu. Sur l’intégralité du terrain, des indices ont été disposés pour baliser le chemin qui le mènera à l’objectif. C’est un Berger Australien. Intelligent, joueur, c’est un animal qui ne supporte pas la solitude. Actif, il a besoin de se dépenser, donc si vous vivez en appartement ou que vos articulations accusent le poids des ans, passez votre chemin!

Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, cette race s’est développée exclusivement au USA.
Après cette incursion dans le monde animal, revenons à nos moutons, c’est à dire à nos anciennes. Pour une fois elles ne feront pas banquette à ce bal équestre et canin. L’organisation a prévu une parade! On ne nous déroule pas le tapis rouge, mais nous avons quand même droit à une escorte, puisque notre cortège sera précédé et clos par un attelage. Serions-nous considérés comme des moutons qu’il faut contenir?

Eut égard au nombre de cylindres cachés sous le capot de Chamousette, 6 équidés eussent été les bienvenus, mais comme la marque aux canons croisés est bien connue pour se situer modestement dans le « juste milieu » nous nous contenterons des quatre mis à notre disposition.
Ceci dit certaines épouses aventureuses ont délaissé le confort de nos vieilles dames pour s’octroyer une promenade en calèche.

A l’arrêt c’est facile, mais dans les démarrages pris sur les chevaux de roues, nous avons failli en ramasser une sur le sable….
Devant une foule pas tout à fait en délire (il manquait un chauffeur de salle!) nous serons autorisés à faire deux tours de piste!
Le trop faible nombre de voitures ne permet pas d’occuper toute la pelouse.
Une fois ce moment de gloire éphémère passé, nous sommes remplacés par une démonstration de Vénerie du Vautrait de Banassat. On nous dit que c’est la plus belle meute de France avec ses suposés 400 chiens (vous avez bien lu). L’homme juché sur le cheval blanc (un animal superbe!), n’est autre que le propriétaire, René Kleboth, surnommé Babou car il est le patron et créateur de la chaine des franchises du même nom.
C’est il y a moins de 30 ans que commence l’aventure entre Mr Kleboth et ses chiens de la race Poitevine. Pour mémoire un de ses chiens, « Ecolo », sera sacré champion du monde en 2011 à Villepinte.
Lors des tours d’honneur, les chevaux au galop et les sonneurs donnent le frisson. Du grand spectacle.

C’est le moment ou le maître donne l’ordre aux deux groupes de chiens de se réunir. Au dire de René Kleboth, pour dresser les chiens il faut utiliser des mots simples et éviter les phrases qui ne servent à rien. Considérant le nombre de podiums remportés par ses chiens, on est en droit de penser qu’il sait de quoi il parle.
Bref la journée s’achève et la photo de groupe servira à illustrer cette fort agréable journée dans la revue du club Hotchkiss.
Ne sois pas triste, on reviendra l’année prochaine….ce sera le dernier week end de mai 2019.

Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018
Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018