Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018
L'idée est lancée lors de l'assemblée générale du club Hotchkiss: l'organisateur de "Nature et vénerie en fête" souhaite la présence de quelques collectionneurs de voitures anciennes pour la 17ème édition de sa manifestation.
Ce rendez-vous est, dit-on, incontournable pour les passionnés de vénerie, nature, chasse et chevaux. Il se passe au Grand Parquet, à proximité de Fontainebleau. L'organisateur est le couple Marie-Hélène & Pierre-François Prioux.
Le monde de la vénerie m'est totalement inconnu, Fontainebleau n'est qu'à 60 kilomètres. C'est l'occasion de découvrir des activités nouvelles. Dont acte, Chamousette, toujours fringante malgré un petit soucis d'allumage capricieux, répond positivement à l'invitation. Que les spécialistes de la discipline pardonnent mes raccourcis. Ce reportage se veut avant tout être une forme d'initiation qui puisse donner envie d'assister à d'autres spectacles de ce type, car c'est vraiment du spectacle, et du beau spectacle.
La manifestation s'étale sur le week-end complet. Lors des deux journées, de multiples évènements se succèdent.
La vénerie est l'art de la chasse à courre. Pour cela il faut donc au minimum des chiens et des cavaliers. Et les chiens de chasse à courre se déplacent toujours en grand nombre, c'est à dire en meute.
Nous sommes neuf voitures, un peu perdues au milieu du terrain ou l'on réalise les baptêmes de poney. Nous verrons plus tard que ce sont majoritairement des Hotchkiss membres du club Hotchkiss, et dont les propriétaires résident dans un rayon de 70 kilomètres. Chamousette représente le Loiret fièrement!
C'est Fabrice qui a relayé au sein du club l'invitation de l'organisateur. Je lui adresse un grand merci pour cette belle occasion de comprendre un petit peu, sans caricature, la chasse à courre. L'homme est chasseur mais aussi sonneur de trompe. Attention on ne joue pas de la trompe! On sonne de la trompe.
Au bord du terrain d'honneur, de grandes tribunes permettent aux spectateurs d'assister aux présentations, assis et à l'ombre.
Le spectacle du dimanche matin débute par le concours de trompes, par société. Par le terme trompe on identifie "un cor naturel, circulaire, né et diffusé auprès des cours d’Europe dans la deuxième moitié du XVIIe siècle". L’art de sonner de la trompe est une tradition ancienne. Les régions de plus forte concentration sont les terroirs répartis autour de la vallée de la Loire, l’Ile de France, le centre de la France. Vous cherchez le point commun? les forêts giboyeuses pardi!
Le son de la trompe s'échappant par l'arrière, les sonneurs tournent le dos au jury quand ils performent. Ce n'est pas un manque de respect, mais un peu comme une audition à l'aveugle, à l'envers. Le speaker n'était pas grec!
A 11h15 c'est au père José, un curé de Fontainebleau, de célébrer la messe de Saint Hubert. Le gratin (?) prends place devant la scène. Nous serons à l'ombre dans les tribunes et cela est très bien. Les sociétés de trompes prennent place de part et d'autre de la chaire improvisée.
Pendant ce temps là, nos autos prennent le soleil.
Bien que stationnées en bordure du village d'exposants, les voitures ont suscité la curiosité.
Gilles est venu en Talbot, ses Hotchkiss étant toujours en cours de restauration. Il s'agit d'un modèle K78 de 1930. Venue sur plateau, comme cela est le plus souvent le cas, la voiture semble pourtant bien fonctionner.
Un peu perdue au milieu des Hotchkiss, la Ford A de Fabrice, que ses amis sonneurs semblent éplucher avec beaucoup d'attention.
En fait Fabrice a amené deux de ses voitures: Hotchkiss oblige, c'est sa découvrable Monte-Carlo de 1939 qui représente la marque aux canons croisés.
Alain et Maryvonne, les autres bretons, sont venus avec leur 686 S 49 cabriolet de 1950.
La Biarritz d'Olivier et Isabelle ressemble à la précédente, mais date de 1937. Bon nombre de différences techniques séparent ces deux autos.
De nombreux exposants sont venus proposer à la vente des produits en relation avec le thème du week end. J'ai noté 3 stands de vente de trompes: Cornelius, Millienson et Périnet.
La tenue vestimentaire dans le monde de la chasse à courre est aussi une caractéristique importante. Plusieurs sociétés proposent l'ensemble des pièces indispensables pour habiller décemment les cavaliers.
La veille, le samedi, le programme inclut des présentations de meutes de chiens de chasse. Tous ne sont plus présents en ce dimanche, mais j'ai sélectionné pour vous deux races qui ont à mes yeux un grand mérite: ces chiens n'aboient pas à tort et à travers quand on passe devant leur cage!
Le plus impressionnant reste le nombre de chiens de meute. Installés dans des chenils, l'organisateur en annonçait 2500. Quant on sait que la vénerie en France en compte environ 17 000, l'échantillon présenté ici est significatif. Mais nous verrons plus tard, lors de la démonstration de vénerie, leur capacité à obéir au piqueux!
Le Rallye Pique Avant Nivernais date de 1919, date à laquelle un jeune homme de 21 ans, le marquis de Roüalle, grand-père de l’actuel Maître d’Équipage, crée le Rallye pour chasser le sanglier et le renard avec des griffons Nivernais et des briquets griffon Vendéens. L'histoire de ce Rallye est en tous points passionnant et si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille leur site internet très complet.
A proximité des chiens, un camion spécialement aménagé offre aux chevaux curieux une vue imprenable.
En cette très belle journée consacrée au monde des chevaux, un circuit a été aménagé pour accueillir le Championnat de France du cheval de chasse. J'ai appris que ce championnat était constitué de 4 épreuves:
De la démonstration de fauconnerie, je n'ai vu que certains rapaces.
Sur le terrain d'honneur, les quelques moutons, dont je me demandais ce qu'ils faisaient là, ont eu le droit de servir de cobayes à une démonstration de chiens de berger.
Ce chien fort sympathique vient de s'acquitter d'un exercice de recherche de disparu. Sur l'intégralité du terrain, des indices ont été disposés pour baliser le chemin qui le mènera à l'objectif. C'est un Berger Australien. Intelligent, joueur, c'est un animal qui ne supporte pas la solitude. Actif, il a besoin de se dépenser, donc si vous vivez en appartement ou que vos articulations accusent le poids des ans, passez votre chemin!
Après cette incursion dans le monde animal, revenons à nos moutons, c'est à dire à nos anciennes. Pour une fois elles ne feront pas banquette à ce bal équestre et canin. L'organisation a prévu une parade! On ne nous déroule pas le tapis rouge, mais nous avons quand même droit à une escorte, puisque notre cortège sera précédé et clos par un attelage. Serions-nous considérés comme des moutons qu'il faut contenir?
Ceci dit certaines épouses aventureuses ont délaissé le confort de nos vieilles dames pour s'octroyer une promenade en calèche.
Devant une foule pas tout à fait en délire (il manquait un chauffeur de salle!) nous serons autorisés à faire deux tours de piste!
Le trop faible nombre de voitures ne permet pas d'occuper toute la pelouse.
Une fois ce moment de gloire éphémère passé, nous sommes remplacés par une démonstration de Vénerie du Vautrait de Banassat. On nous dit que c'est la plus belle meute de France avec ses suposés 400 chiens (vous avez bien lu). L'homme juché sur le cheval blanc (un animal superbe!), n'est autre que le propriétaire, René Kleboth, surnommé Babou car il est le patron et créateur de la chaine des franchises du même nom.
C'est il y a moins de 30 ans que commence l'aventure entre Mr Kleboth et ses chiens de la race Poitevine. Pour mémoire un de ses chiens, "Ecolo", sera sacré champion du monde en 2011 à Villepinte.
Lors des tours d'honneur, les chevaux au galop et les sonneurs donnent le frisson. Du grand spectacle.
Bref la journée s'achève et la photo de groupe servira à illustrer cette fort agréable journée dans la revue du club Hotchkiss.
Ne sois pas triste, on reviendra l'année prochaine….ce sera le dernier week end de mai 2019.
Hotchkiss et vénerie à Fontainebleau 2018
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