Villemoutiers septembre 2018
Dans la région depuis 32 ans, je pensais avoir sillonné et quadrillé le pays dans tous les sens, et pourtant je n'étais jamais allé à Villemoutiers, si peu éloigné de mes bases!
Evidemment, le village n'est ni sur un axe principal, ni sur une route pourvue d'un intérêt particulier. Il recèle cependant des petits trésors comme la France en possède tant. Une précision toutefois, il y a un autre Villemoutiers en Normandie, au pays d'Auge. Celui dont je parle est à la limite du Gâtinais et de la plaine de Beauce.
Merci à Claude, président dévoué de l'AMR45, de m'avoir indirectement permis de combler cette lacune.
L'an dernier, le club Auto Moto Rétro 45 avait profité de la fête de Saint-Maurice-sur-Fessard pour organiser sa manifestation. En ce premier week-end du mois de septembre 2018, c'est à l'occasion de la 26ème Fête à l'Oie de Villemoutiers que Claude propose son exposition de voitures anciennes, suivie d'un concours d'état.
Pour mémoire, la composante "moutiers", dans le nom d’un lieu, évoque la présence d’un établissement monastique. Il y avait en effet, vers le quatrième siècle, un monastère sur la commune. Pour en savoir plus, suivez le lien suivant.
Bref, c'est une fois passés les spécialistes des vides greniers, les manèges et autres divertissements, que l'on aperçoit au bout du village les voitures, bien rangées dans un champ.
En cette fin d'été pendant lequel les records de température s'en sont donné à cœur joie, le tapis vert ressemble plus à un vieux paillasson qu'à une prairie verdoyante. Il faut dire qu'ici la terre n'est pas très bonne.
Le trésor auquel je faisais allusion plus haut est l'église Saint-Nicolas, monument historique classé datant pour partie de la fin du 15e siècle et pour l'autre partie de la fin du 19e.
Dans le prolongement de l'église, totalement accolées, comme si l'ensemble des bâtiments ne faisait qu'un, on est face à des ruines derrière lesquelles se cache, à l'abri des regards, un château.
Le clocher est classé. Il abrite trois cloches auxquelles on a donné les noms de :
Pour aujourd'hui, c'est l'intérieur du lieu de culte qui nous intéresse.
Vous remarquerez, au fond, le maître-autel de style Louis XIV. Les historiens locaux qui se sont intéressés à l'église ont retrouvé une preuve de l'origine et même du prix d'achat de cet autel: il provient du couvent des visitandines de Montargis et fut payé 121 livres en 1793, mais ne fut installé qu'en 1795, une fois un peu de calme revenu.
Réalisé par les Vatinel, famille de sculpteurs ébénistes de Montargis au XVII siècle, cette pièce d'ameublement est rendue particulière par son tabernacle hexagonal creusé de niches, toutes pourvues de statues. Initialement doré, sa couleur marron ne fut qu'un moyen économique de cacher les outrages du temps.
La couronne fermée qui surplombe l'ensemble ne date que d'une trentaine d'années et remplace les deux anges qui, à l'origine, soutenaient un dais.
Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est, au delà des statuettes du tabernacle, le nombre de statues qui décorent les murs. J'en ai compté, de mémoire, une bonne quinzaine. Je ne vous en propose que 4. L'heure n'est pas à un concours d'état de statues...
Pour revenir à notre concours, Claude proposait au public de voter en plus du Jury.
Le coup de cœur du public est allé à la VW Coccinelle de 1971 de Lionel.
En deuxième place, les visiteurs du jour ont choisi cette Floride de 1960, transformée en cabriolet et motorisée par un bouilleur de Dauphine Gordini.
C'est cette jolie Citroën 2CV 6 de 1970 qui se place en troisième position.
La 2cv sur son terrain de prédilection. Il ne manque plus qu'un panier d'œufs. Voila une idée pour un prochain concours, non pas d'état, mais d'omelette.
Le jury, quant à lui, a été plus sensible à cette Renault 4CV de 1954. Moteur de 747 cc et boîte 3 vitesse.
La bonne idée du jour: demander aux propriétaires de remplir une fiche d'identité de la voiture que l'on apposerait sur le parebrise.
C'est André et sa Triumph Spitfire 1500 de 1981 qui monte sur la deuxième marche du podium Jury.
Plus récente, cette BMW 318 de 1994 se hisse à la troisième place. Ses 143 CV lui permettent d'atteindre les 220 km/h.
Moins de chance pour les autres.
Une organisation de plus au crédit de l'AMR 45 et de son président. Il ne faut pas sous estimer le travail nécessaire à ce type de manifestation. A l'année prochaine ?
Villemoutiers septembre 2018
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