L'aventure Pygmée à Epoqu'Auto 2017
Le salon Epoqu'auto est l'oeuvre d'une équipe dynamique du club des 3A, les Amateurs d'Automobiles Anciennes de Lyon. C'est un joli salon qui occupe 55 000 m2 à Eurexpo, dans la périphérie de Lyon.
L'organisateur annonce avoir reçu pas moins de 60 000 visiteurs en 2016. Les exposants louent la gentillesse des organisateurs. Voila en quelques mots une description de ce salon qui fait la part belle aux clubs et qui monte en puissance chaque année.
En avant première, j'ai souhaité faire un petit reportage sur le très beau et original stand d' Autodiva. Autodiva est une structure dédiée à l'histoire et à la mémoire de la course automobile. Les amateurs de sport automobile connaissent le magazine disponible en kiosque tous les trois mois, mais il y a aussi un site internet. Le fondateur n'est autre que Gérard Gamand, ancien pilote.
C'est autour des voitures de la marque "Pygmée" que le stand est, cette année, articulé. Gérard Gamand connaît bien l'histoire des Pygmée. Il a même écrit un livre de plus de 200 pages sur le sujet.
Avez vous entendu parlé de Marius Dal Bo? Emigré Italien, Marius est plombier de son état, à Annecy. Et que font les plombiers? Ils cintrent et forment des tuyaux. Sauf que ce travail n'est pas fait en atelier, mais chez les clients. Et pour cela il faut des petites cintreuses de chantier.
Marius en a inventé une, et il l'a faite breveter. Il l'a nommée Pygmée, sans doute du fait de sa petite taille (pas celle de Marius , mais celle de la machine! Il faut suivre).
Pour faire court, Marius, fort de son savoir faire, a construit une petite voiture pour son fils, Patrick.
Et après les petites voitures pour enfants, vinrent les Midgets, puis les voitures de course, construites, au début, à partir de tubes de chauffage, et motorisées par un 1100 Simca accouplé à une boite de vitesse de Dauphine Gordini. Et dans ce travail, Marius Dal BO entraine ses collaborateurs qui travaillerons avec lui sur les projets.
La première course à laquelle la monoplace participe, est le "VIII tropheo Bruno e Fofi Vigorelli", à Monza, en avril 1960.
Vous l'avez compris, Marius n'était pas un motoriste. Lors de cette première course, la voiture ratatouille, et c'est le voisin de box, Lorenzo Bandini, qui lui donne la solution: changer l'inclinaison des carburateurs Weber. Ceci dit, les modifications apportée à la culasse avaient par la même occasion obstrué les orifices de circulation d'huile, et le moteur serre rapidement pendant la course.
Après quelques autres essais infructueux en 1960 et 1961, c'est Patrick Dal Bo, le fils, devenu pilote, qui détruit la voiture.
Il est rapidement évident que la petite Pygmée n'a aucune chance face aux autres écuries. En 1964, Marius offre à son fils une Brabhan, équipée d'un moteur Ford préparé par Holbay et d'une boite Hewland. Pour sa première course, Patrick termine à la quatrième place en avril 1964 à Montlhéry.
Une longue suite de casses mécaniques (le moteur Holbay est fragile) transforme les espoirs de la famille Dal Bo en un parcours laborieux.
La décision est prise: dès 1965, en formule 3, le fils pilotera à nouveau une Dal Bo, et l'hippocampe noir sur fond jaune apparaît sur les circuits. Ce sera le début d'une aventure qui durera 9 ans.
En 1965, La Pygmée F3-7-65 abandonne 2 fois sur casse, rate deux fois la qualification, termine une fois deuxième à Monza, et une fois cinquième à Montlhéry.
En 1966, on compte 7 arrivées, et toujours de nombreux abandons sur casse ou accident.
Quand on parle d'accident, c'est le 04 juin 1967 qu'un grave accident se produit. Patrick, victime de nombreuses fractures aux jambes, n'aura la vie sauve que grâce à la solidité de sa coque en acier. De nos jours les coques se déforment quand, à l'époque, elle devaient résister. C'étaient les jambes des pilotes qui absorbaient (ou pas) les chocs.
Comme disait la Reine Elisabeth II d'Angleterre à propos de 1992, 1967 peut être qualifié de "annus horibilis" pour l'équipe Pygmée.
Bref, nous avons à faire à des passionnés et l'aventure dure 10 ans, tant en formule 2 qu'en formule 3. Avec son expérience, Gérard Gamand m'a indiqué que c'était souvent la durée de vie des petites équipes dans ce milieu exigeant de la compétition automobile.
Au début de l'aventure, les "best in class" sont les Brabham, Cooper et autres Lotus. Dans les années 70, ce sont les March et les Chevron qui dominent le circuit.
Pygmée MDB 17 de 1972. Le châssis et le moteur sont les mêmes que sur la photo précédente, mais la voiture dispose ici d'un "nez large" pour les circuits rapides.
En 1973, Marius se détourne complètement de la course automobile et retourne à son activité de plombier. Les Pygmée se reconvertissent en voitures de "course de côte".
Malgré cela Patrick construit trois châssis MDB18 qui rejoignent l'équipe "Shell Arnold". Il en pilote un. Comme l'écrit Gérard Gamand, les Pygmée "boiront le calice jusqu'à la lie". Le châssis n'est pas en cause, mais des soucis de pression d'essence perturberont presque toutes les courses.
Après une dizaine d'années de compétition, ces MDB18 seront les dernières Pygmée à voir le jour. L'aventure se termine à Monza, le 29/06/1973, moteur cassé.
Il faudra vendre des biens pour rembourser les dettes.
A en juger par la liste des courses auxquelles les Pygmée ont participé, ce sont toujours des ennuis moteurs qui ont pénalisé le petit constructeur Savoyard.
L'aventure Pygmée à Epoqu'Auto 2017
© Eric Nicolas 2021. Site créé par l'Astrolabe 🚀
Bonjour, je m'intéresse à la voiture de courses, depuis longtemps, surtout les monoplaces, prototypes, F2, F3, Formules FRANCE, Juniors, des almées 1960, à 1980.
J'ain une affection particulière pour les PYGMEES . Notamment les F2, 1972 que j'ai découvert a travers de revues de l'époque.
J'aimerai si cela est possible, avoir des adresse et adresses, ou me procurer de la documentation, adresses, d'éventuels propriétaires avec qui échanger et partager cette passion.
J'ai pour information que seulement quatre F2 MDB 17 ont étaient construites, la plupart ont disparues , peut êtres déduites, lors de courses, mais qu'il en existe une reconstruite dans des ateliers associatifs, en FRANCE, Cordialement Pierre