Foire aux rosiers Bellegarde 2019
C'est une tradition, la ville de Bellegarde organise tous les ans, pendant le week-end de Pâques, une foire aux rosiers. La commune est en effet un lieu important de la production horticole, et plus particulièrement de rosiers. Depuis qu'une déviation a été réalisée, le flux automobile ne traverse plus le centre ville, mais, si vous êtes attentifs, vous remarquerez, aux abords de la sortie "Bellegarde", que les bas côtés sont plantés de rosiers.
D'après les explications du site municipal, "Les origines de la rose à Bellegarde remontent au XIXème siècle. A cette époque, de nombreux habitants arrondissent leurs fins de mois en cueillant des églantiers sauvages dans la forêt d’Orléans, toute proche, pour les rosiéristes multiplicateurs d’Orléans. A la fin du XIXème siècle, un Bellegardois audacieux entreprend d’effectuer lui-même les greffes des rosiers. Ses essais sont concluants, et il devient rosiériste multiplicateur. Son exemple sera suivi par plusieurs familles bellegardoises. Savoirs transmis de père en fils, Bellegarde et les communes alentours comptent à l’heure actuelle neuf pépinières réunies en groupement".
Comme on peut le lire également sur le site officiel de la mairie, l'histoire de la ville remonte au douzième siècle. Ses premiers habitants étaient des moines. Bellegarde se nomme alors Sosiacum. Le premier monument d'importance construit est l'église. Nous y reviendrons plus tard. Si les plus fidèles d'entre vous connaissent bien le donjon du XIVe siècle (à droite sur la photo), souvent utilisé comme fond d'écran lors des rendez-vous mensuels de l'AMR45, d'autres bâtiments fort joliment conservés agrémentent les douves de leur esthétisme qui mélange pierres et briques.
A l'initiative du dynamique président de l'AMR45, les propriétaires de voitures anciennes étaient conviés à se retrouver le dimanche 21 avril dans la cour d'honneur du château. Vingt collectionneurs répondront présent, et en particulier une belle délégation du club Rétro Motion de Nevoy (45500).
De l'Alpine à la DS, en passant par la Méhari et la Ford Escort cabriolet.
Triumph TR7, Chevrolet Camaro et BMW 320 i Motorsport sur fond de Pavillon de la Surintendance.
Juste devant la Chevrolet Corvair Rouge de 1965, la très jolie Mercedes 350 SK type R 107 de 1972 semble vouloir devancer l'Hotchkiss 686 S49 de 1949.
Au premier plan, une importation de Floride: une Gazelle de Miami aux allures de Mercedes mais avec des pièces Ford.
La plus ancienne des voitures exposées est cette Citroën torpédo type A. Beau support publicitaire pour Kevin Christ qui s'est installé en tant que sellier à Quiers-sur-Bezonde, juste à côté de Bellegarde.
Citroën 2CV, Peugeot 505, Peugeot 304 S coupé et Triumph Spitfire.
Malgré une arrivée tardive, ces deux Triumph, une fois passée l'épreuve de la chaîne, ont rejoint les autres exposants. Je vous dois une explication: la cour d'honneur du château est fermée à la circulation automobile. Une chaîne en interdit l'accès. Exceptionnellement, la chaîne n'était pas verrouillée, mais il y avait une astuce que ces deux voitures ne connaissaient pas.
L'AMR 45 organise toujours des événements sympas avec une petite touche personnelle. En ce jour de Foire aux Rosiers, la rose sur le gâteau de cette exposition, si j'ose dire, est l'auto concours . Vous apprécierez le double jeu de mot! Chaque participant vote pour ses trois voitures préférées.
Et les élus sont:
Revenons aux bâtiments qui bordent les douves: à gauche, l'ensemble constitué de la tour carrée et de son aile est le Pavillon de la Surintendance, que nous devons aussi au Duc D'Antin. Ce sont aujourd'hui des appartement privés. En symétrie de la tour carrée, la tour Capitaine, un ancien pigeonnier édifié au XVIe siècle par Jacques de l’Hospital. En 1765, Gauthier de Bésigny la transforme en logement pour le gardien du château que l’on appelait « Capitaine ». Cette tour est propriété de la commune.
Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, fils légitime d’Athénaïs de Montespan (Marquise de Montespan, 2° favorite de Louis XIV) et de Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, Marquis de Montespan, deviendra en 1692 Marquis de Bellegarde, puis Surintendant des Bâtiments du Roi, et enfin Duc d'Antin.
Entre la tour Capitaine et le pavillon à la Salamandre qui est l'actuel Hôtel de Ville, se trouvent les anciennes cuisines, réalisées toujours et encore par le Duc d'Antin (1720). Elles étaient remarquables pour l'époque du fait de la taille des deux cheminées. Le concept de salle à manger n'existait pas, et le positionnement des cuisines à proximité des pièces ou l'on pouvait manger était important.
En me rendant à la foire depuis le château, un autre bâtiment éveille ma curiosité. Du chemin qui le longe, on ne voit pas grand chose de précis. L'endroit est privé. Par contre, le peu que l'on aperçoit laisse à penser qu'il ne s'agit pas ici d'une bâtisse ordinaire. Grâce au travail de Chantal Guyon, voici ce qu'il en est:
Quelque peu caché par les arbres, nous sommes devant le Pavillon de l'Ecuyer auquel est accolé le Pavillon du Jardinier. Lors du réaménagement du château, le duc d'Antin embellit les écuries qui deviennent "Pavillon de l'Ecuyer".
L'œil de boeuf que l'on distingue possède une clé ornée de trois têtes de chevaux en marbre blanc qui émergent d'une peau de panthère aux pattes pendantes. La sculpture est attribuée à Antoine Coysevox (1640 - 1720). Originaire de Lyon, ce sculpteur et portraitiste officiel du Roi est plus connu pour son travail à Versailles.
Au début de ce reportage, je vous parlais de l'église, édifice religieux construit par les moines à partir de 1124. C'est l'église Notre-Dame. Il faudra deux siècles pour terminer l'ouvrage. La notion du temps n'était pas la même qu'aujourd'hui. Si Emmanuel avait été vivant à cette époque, la durée des travaux en aurait-elle été raccourcie à quatre ans?
La partie la plus remarquable de cette église est son portail, classé aux monuments historiques, dont on dit qu'il est le second plus beau portail roman de la région, après celui de la basilique de Saint-Benoît sur Loire.
Une des pièces maîtresses de l'église est cette peinture attribuée à un certain Pierre Lebrun (je n'ai rien trouvé sur ce peintre de l'Ecole Française). Elle est accrochée dans la chapelle de la descente de croix. CQFD. Marie-Madeleine y est représentée sous les traits de Louise de la Vallière (1644 - 1710), favorite de Louis XIV, qui mourut repentie au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques, après avoir été disgraciée par le roi. Pour en savoir plus sur cette femme étonnante, allez sur un site aussi étonnant: jesuismort.com
Mais à proximité de l'église Notre-Dame, deux autres points d'intérêt attirent mon attention:
"Quand les roses fleurissaient,
sortaient les filles.
On voyait dans tous les jardins
danser les jupons.
Puis les roses se fanaient,
rentraient les filles
pour passer dans leur doux écrin
le temps des flocons.
C'était charmant, c'était charmant,
c'était charmant, le temps des roses,
quand on y pense, paupières closes"
Salvatore Adamo
Lors des rassemblements, finalement, on ne cherche pas plus loin que le parking. Il faut des occasions comme cette exposition sur la journée pour prendre le temps de fureter et de découvrir ces trésors de notre histoire.
Foire aux rosiers Bellegarde 2019
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