Automédon 2017 la carrosserie Française patrimoine et collection
Automédon 2017 : la carrosserie Française, patrimoine et collection
Tel était le thème de la dix septième édition d’Automédon. Moi, je dirais plutôt que c’était un festival autour des carrossiers des marques Panhard, Panhard & Levassor.
En ce qui concerne les extérieurs, rien de nouveau. Peu de boursiers au regard de la taille du parking.
Sur le parking réservé aux anciennes, le samedi, de très nombreuses Citroën, au point que l’on pouvait se demander si tous les amateurs de la marque ne s’étaient pas donné rendez vous.
En particulier de très nombreuses tractions. Plus que l’objectif pouvait en photographier en une seule fois.
Du coté des plus anciennes, quelques autos intéressantes, comme cette Delage Agaci, ou juste derrière une belle Salmson GP qui précède des Citroën.
Tiens, une Hotchkiss! C’est une découvrable Monte Carlo assez voyante pour une avant guerre. Cette voiture est connue du microcosme Hotchkiss. Elle fut, en pièces détachées, la propriété du président du club Hotchkiss de l’époque, qui la fit remonter en partie. Rachetée par un autre membre du club, sa restauration continua. C’est un troisième membre, à ma connaissance toujours son propriétaire, qui lui donna son look actuel.

Phares additionnels. La dynamo aurait elle été remplacée par un alternateur pour éviter de rouler en décharge?
Les jantes sont spéciales. En fait ce sont des accessoires d’époque. la voiture aurait participé au tour de France auto il y a quelques années. Elle est équipée de freins à disques ……
L’intérieur a également fait l’objet d’un arrangement avec le ciel: ajout d’instruments et surtout boiseries peintes en rouge
Revenons au cœur même d’Automédon. Pour tout vous dire, abusé par la photo de l’affiche, je m’attendais à des voitures de la belle époque, construites par de grands carrossiers célèbres. Je pensais me retrouver à Chantilly, sans doute. Et bien pas du tout. De très belles autos, mais le plus souvent construites par des carrossiers peu connus du commun des mortels.
Pour me faire mentir, cette superbe Citroën B2 Caddy sport de 1923 est signée Labourdette. Elle est truffée de particularités comme par exemple des charnières invisibles, des marche- pieds en aluminium emboutis …

Les ailes avant sont émaillées au four. Par Caddy, on entendait à l’époque: « voiture de sport dérivée d’une voiture de série ». Rien à voir avec les chariots de supermarché.
Et pour enfoncer le clou, le stand Citroën présentait aussi une DS cabriolet signée Henri Chapron.
Les voitures de carrossiers étaient réparties sur 4 podium (hors le podium des Pininfarina )
Le podium 2 est consacré à Pichon Parat. Je devrais plutôt dire, Bernard Pichon & André Parat, maîtres carrossiers à Sens, dans l’Yonne. Ils s’associent en 1952 et vont en quelques années acquérir une bonne réputation. On se souvient qu’ils seront les premiers à proposer en 1952, un cabriolet Renault Frégate. Il travailleront aussi beaucoup avec la marque Panhard, ce qui explique le plateau présenté aujourd’hui au public.
Contre exemple avec cette transformation, dès 1959, d’une Vespa 400 en véhicule de plage .
Panhard, vous avez dit Panhard? La première est un coupé junior de 1953. Carrossée par l’atelier Pichon Parat, il n’en resterait que 6 sur les 20 produites. Paradoxalement, il semble avoir existé aussi un certain nombre de cabriolets dont des traces subsistent à travers des photos de Rallyes, comme la Coupe des Alpes.
Réalisée sur la base d’une Panhard Dyna X87, cette Dolomites de 1954 est en aluminium. Une fois encore seuls 20 exemplaires seront commercialisés.

Je ne suis pas fan de l’avant de la voiture. Il me fait penser à une voiture amphibie… lecture toute personnelle.
L’arrière ne me plait pas plus, même si je lui trouve de l’originalité, avec ses deux petits moignons d’ailerons.
Les félins sont réputés pour leur détente. Ce Tigre, fait exception. C’est un modèle unique exposé au salon de 1959, au demeurant une excellente année, sans moteur!
Il aura fallu attendre 2005 pour qu’un bi Cylindres de 851 cc soit monté sur la caisse.
Enfin une Panhard qui ressemble à une Panhard connue! C’est un break Dyna Z16 de 1959.
Dans la série des raretés, et sur le stand de Panhard, ce coupé Sera, à la couleur très « seventies », bien que de 1960. C’est une conception de Jacques Durand, sur une base de Panhard Dyna Z.
Changement de période et de carrossier avec cette très belle Panhard & Levassor Coupé Chauffeur X26 de 1915. Le carrossier est Belvalette. Cette carrosserie automobile est une des plus anciennes en France. Elle ne survivra pas à la grande crise de 1929 et fermera en 1933.
C’est avec Panhard et Levassor, dès 1892, que Belvalette réalisera ses premières carrosseries de voitures.

La voiture possède un moteur sans soupapes (licence knight) On dit que ce serait la raison des deux S qui entoure le logo de la marque sur la calandre
La belle bleue qui suit est aussi une X26 de 1914, sortie également des ateliers Belvalette. Le moteur est bien entendu un sans soupapes.
Quelle différence entre ce coupé de ville et le coupé chauffeur précédent? Des roues en bois et une capote pour le chauffeur. Il y a surement d’autres facteurs de différenciation, mais je ne suis pas assez expert pour m’avancer davantage.
Avez vous déjà entendu parler des automobiles Sages? Et bien maintenant c’est fait. Constructeur confidentiel P.Sage, installé dans le XV arrondissement de Paris, construisait des voitures puissantes et chères, motorisées par des blocs achetés, comme ici le gros 4 cylindres de chez Mutel.
La particularité de cette voiture, c’est que 4 carrosseries différentes pouvaient être interchangées. Runabout, Coupé chauffeur, Break de chasse et Torpedo.

Pouvoir changer de carrosserie au gré de ses envies. Bonne idée, mais il fallait de la place pour tout ranger…
Coupé Chauffeur De Dion Bouton type BS de 1909. Carrosserie RHEIMS & AUSCHER.
Carrossier peu connu, les deux ingénieurs RHEIMS & AUSCHER, rachètent la maison Rothschild. Ils innoveront par la construction de panneaux de carrosserie en tôle d’acier et utiliseront dès 1896, l’aluminium pour les automobiles de compétition comme la « Jamais contente » de Camille Jenatzy. Après avoir utilisé le brevet BAEHR (carrosserie transformable) à partir de 1920,l’entreprise cessera son activité en 1930. Pour en savoir plus sur Gustave Baehr, allez sur le site de Jérôme Collignon.
Delaunay Belleville, de 1913. Cette voiture est restée dans la même famille jusqu’en 2014. Elle est dans son état d’origine. Carrosserie Rothschild (Levallois Perret).
Encore une Panhard & Levassor, Coupé Chauffeur de 1906. Voiture de maître par excellence, motorisée par un 4 cylindres de 5315 cc. La carrosserie est de la maison Kellner & fils, inventeur des « torpédo-scaphandriers ».
Le Scaphandrier est une invention française presque oubliée. Il y a deux compartiments de passagers. L’avant est réservé au chauffeur.
Le nom de Scaphandrier, s’expliquerait parce que la cabine arrière rappelle un casque de scaphandrier, mais les explications disponibles me semblent assez confuses. Ces types de carrosseries sont connues sur des Hispano-Suiza, Renault 40 CV et Panhard et Levassor, pour ne parler que des françaises.
Toujours une Panhard & Levassor, mais cette fois de 1932: modèle 6 DS. Ancien coupé chauffeur, la voiture a été transformée en Torpedo Sport, « style Labourdette »
La voiture qui suit revêt à mes yeux une importance toute particulière. Doit on considérer que nos voitures anciennes sont des pièces de Musée que l’on doit préserver en les sollicitant le moins possible, voire en les parquant dans des Musées, ou faut il les utiliser pour ce qu’elle sont, c’est à dire des moyens de transport?
En 1967, pendant plus de deux mois, 4 hommes ont voulu prouver que les anciennes pouvaient rouler, y compris dans des conditions difficiles. Ces hommes se nommaient, Olivier Turcat (petit fils du constructeur Turcat Mery) André Guignard (fondateur du Musée du Centre à Vatan), Pierre Tairraz, et Pierre François Degeorges (ingénieur Agronome converti à l’écriture de ses voyages). A bord d’une Renault de 1907 et de la Delaunay Belleville ci après, ils partiront du cap Nord pour un raid de 15 000 Km à travers la Finlande, puis la Russie, le Caucase, la Turquie, la Roumanie, la Yougoslavie et l’Italie pour revenir à Paris: en un mot, la croisière rouge.
La voiture suivante est une majestueuse Hispano Suiza H6N de 32 CV de 1925.
Carrossée par Kellner & fils en 1925, la voiture sera transformée en ambulance (le siège avant gauche et la banquette AR sont retirés. Une porte est crée à l’arrière) à la fin des année 40! Rachetée par les fromages Le Petit, l’auto sera remise dans l’état d’origine.

Selon l’affiche, la bête est propulsée par un Six cylindres de 6,6 litres développant 130 CV, alors que les 6B étaient normalement motorisés par des 8 cylindres. Qui dit vrai?

Paradoxalement, le poids de l’ensemble se situerait autours de 1 300 Kgs selon l’affiche, ce que j’ai du mal à croire. Je pense qu’il manque une tonne.
Talbot T15 de 1949. C’est le carrossier de Courbevoie, Guillore, qui s’est chargé de cette voiture. Moins connu que Chapron, il a exercé son talent sur des Talbot, Delage et Delahaye. Les ailes avant sont très enveloppantes, ce qui lui donne, à mon avis, comme une lourdeur.
Qui a déjà entendu parler de la carrosserie DRIGET-COAC ? Fondée à l’origine à Saint Florentin (Yonne) les fils Driget monteront à Paris pour devenir dans un premier temps des carrossiers de Panhard, Hispano, Delage…. En 1936 la société se spécialisera dans la carrosserie industrielle.
Tout cela pour dire que cette petite Brasier est passée entre leur mains.
A l’origine, ce constructeur se nommait Richard-Brasier. Georges Richard fonda de son côté la société UNIC qui existe toujours (IVECO) alors que Brasier et son emblème en forme de trèfle à 4 feuilles ne survivra pas à la crise de 1929.
C’est à Charles Kettering de la société Delco, que l’on doit en 1910 l’invention du démarreur électrique, sur demande d’Henry Leland, fondateur de Cadillac dont un ami a trouvé la mort, lors d’un démarrage, par un retour de manivelle (d’où l’expression), et qui souhaite une alternative à cette foutue manivelle. Si l’ensemble des constructeurs américains adopte cette solution dès 1912, en Europe il faudra attendre 1920. Sauf que Brasier adoptera la solution en 1914.
Sur le stand des doyennes de Panhard et Levassor, outre les deux Dyna 120 X86, berline ou cabriolet, c’est la Dynamic X81 type 140 « parisienne » de 1939 qui retient mon attention.
Je passe rapidement sur les motos. Juste une mention pour cette Moto Guzzi présente sur le stand de la FFVE, à coté du coupé Simca 9 de ville noire.
Comme d’habitude il y avait de nombreux autres véhicules qui ne figurent pas dans ce reportage.
Le mot de la fin au stand CNVA, Conservatoire National des Véhicules Anciens, qui réalisaient des démonstrations de formage de tôles. Pour en savoir plus, allez sur leur site.
Si vous souhaitez en savoir plus sur tous ces carrossiers aujourd’hui disparus, je vous recommande le site de François Vanaret. Il y a recensé bon nombre d’entre eux.
Automédon 2017 la carrosserie Française patrimoine et collection
Costumes Vénitiens, fête de la pomme et automobiles de collection à Paucourt
Costumes Vénitiens, fête de la pomme et automobiles de collection à Paucourt
Si la société de consommation nous incite à consommer toute l’année des produits venus de l’autre bout du monde, il y a des traditions qui perdurent et nous rappellent les saisons. C’est la cas de la fête de la Pomme de Paucourt.
Pour celles et ceux qui ne sont pas du Gâtinais, où diable donc se trouve Paucourt? Eh bien Paucourt, c’est un peu comme le village Gaulois d’Astérix. C’est un village situé au milieu de la forêt de Montargis, avec des sangliers tout autour. Une différence quand même, on n’y trouve ni poissonnier, ni barde.
Vous savez sans doute que l’on surnomme Montargis « la Venise du Gâtinais », en raison du nombre de ponts et autres passerelles qui enjambent le Loing, ses différents bras ou affluents et le canal de Briare.
L’association « Les Vénitiens de Montargis » a pour objectif de recréer l’ambiance du Carnaval de Venise et produisant des costumes et en organisant un Festival Vénitien à Montargis.
Bref, dans le programme de sortie de l’association, la fête de la pomme est un des moments où l’association se produit pour se faire connaitre.
Je sais que vous avez toutes et tous l’œil aiguisé, mais au cas où, je me permet de zoomer sur un détail de la tenue de notre Vénitienne de gauche.
Et pour que la boucle soit bouclée, c’est en voitures d’avant guerre que ces Vénitiens sont arrivés!
Une Renault Torpédo KZ1 de 1923, version longue, et une De Dion Bouton IW de 1922.
La De Dion Bouton appartient à Gérard D, bien connu dans la région pour ses voitures remarquablement restaurées

Il en existe une similaire dans un des clubs d’Orléans, mais celle ci possède en plus un parebrise repliable pour les passagers AR.
Mais à la fête de la pomme, il faut des pommes, et qui dit pomme, dit pressoir donc jus de pommes.
A l’autre bout du village, le club Rétro Passion du Centre, basé à Lorris, expose quelques voitures plus récentes.

Triumph TR7. C’est l’occasion de faire de la pub pour la bourse de Lorris qui se tiendra le dimanche 14 janvier 2018.
Fiat 124 Spider 2000.
Autre Italienne: Coupé Alfa Roméo Sprint 2600
Alpine A 110 1300 cc.
C’est une Daimler Sovereign qui encadre l’ensemble.
Manifestation sympathique dans un village d’ordinaire très paisible et sans vie.
Costumes Vénitiens, fête de la pomme et automobiles de collection à Paucourt
Hotchkiss sur la côte de Granit Rose
Hotchkiss sur la côte de Granit Rose
Le Club Hotchkiss organise tous les ans un petit rallye de 3 jours début octobre. Cette année le rallye a été annulé et puisque la date était réservée, nous avons été quelques uns à décider de nous organiser une balade en petit comité, dans un coin de France que le club boude: la Bretagne. Et pas n’importe où en Bretagne, dans le département des Côtes d’Armor. En breton Armor signifie « près de la mer ».
Tout d’abord, vous devez apprendre quelques notions de breton pour vous aider à vous imprégner du territoire:
Bretagne se dit Breiz, dont l’abréviation est BZH. Attention les panneaux à l’entrée des villes et villages sont dans les deux langues. Un peu comme au pays de Galles.
Plou signifie paroisse. Parfois c’est remplacé par Plo, ou Plu ou Pleu.
Un exemple: Plougastel, petite ville bien connue pour ses fraises, signifie la paroisse (Plou) de la fortification (Kastel devenue Gastel).
Mais comme en Français, il y a aussi des exceptions: par exemple, Ploumanac’h est une déformation de Poull Manac’h, qui signifie » la mare du moine ».

On avait bien fait les choses: une plaque de Rallye et la même en magnétique pour mettre sur les portières ou les capots. Enfin quand la carrosserie n’est pas en aluminium!! Merci à PANO Publicité (Amilly) qui a réalisé ces supports en un temps record.
Mais revenons au tout début. Le rendez vous était fixé dans la Sarthe, à Mamers plus exactement. Il y a dans ce secteur un petit nid d’Hotchkiss…
Bref, le départ est donné à 07h15 du matin le vendredi. La nuit est encore présente, et les premiers kilomètres sont parcourus à la lueur des nos phares anémiques et malades du foie.
Point de Légions, point de Cohortes, nous ne formons qu’un Triumvirat.
Un peu comme ce qui restait de la septième compagnie, sauf que nous ne nous baignerons pas. L’avantage d’un si petit nombre réside dans son agilité (nous n’avons parmi nous qu’une seule canne pour 12 jambes), et sa capacité d’adaptation aux situations imprévues. Et puis ne dit on pas que « small is beautifull » ?
Le premier tronçon va nous amener à Fougères pour la première pause de la journée.
Les voitures trouvent facilement une place de stationnement, et les équipages se dirigent vers la boulangerie pâtisserie de Catherine, en famille avec certains des participants. Parfois la famille c’est bien.

On profite honteusement du parking peu rempli à cette heure de la journée pour s’approprier 4 places pour 3 voitures. Un coup de portière malheureux est vite arrivé.
La boulangerie est située sur la place Aristide Briand, dans le centre de Fougères. Pour mémoire, ce couple sympathique a remporté le deuxième prix du meilleur croissant organisé par le Syndicat départemental de la boulangerie en 2014. Leur secret ? une pâte levée feuilletée dans laquelle on incorpore du beurre d’Isigny!!
Super accueil, assortiment de viennoiseries, café et thé à volonté. Que demande le peuple?
Après la pause, direction la ville de Combourg, dont on dit maintenant qu’elle aurait été au centre de la forêt de Brocéliande alors que l’on croyait cette célèbre forêt du côté de Paimpont. Laissons les historiens se quereller sur ce sujet. Ce qui est sûr, par contre, c’est que le château de Combourg a été construit entre le XII et XV siècles. C’est dans son enceinte que Chateaubriand grandit.
Après avoir traversé la Sarthe, la Mayenne, et l’Ille-et-Vilaine, c’est avec un grand sourire (S.M.ILE) que nous rentrons dans les côtes d’Armor, objet du périple, et plus particulièrement à Dinan. Quand vous vous promenez dans le centre de Dinan, vous êtes rattrapé par Bertrand Du Guesclin, né dans un château des environs. Enfin, rattrapé est une vue de l’esprit car son image est plutôt du genre pétrifiée. Sa statue rappelle qu’il commandait la résistance de la ville dans son combat avec Thomas de Cantorbéry, combat dont il sortira victorieux.
Mais Dinan ne se résume pas à Du Guesclin. C’est avant tout une cité médiévale, « Cité de caractère » comme on dit par ici, de plus de 1 000 ans d’âge. Comme quoi, dire de nos autos qu’elles sont vieilles est très exagéré.
Réservation avait été faite dans un des restaurants réputés de la ville: chez la mère Pourcel. Hélas, le restaurant n’avait pas enregistré ma réservation et la salle était totalement occupée par une horde d’Asiatiques en mal de gastronomie authentique.
Qu’à cela ne tienne, drapés dans notre dignité, c’est au Cantorbery que nous nous réfugions pour calmer un estomac devenu plus contestataire qu’une bande de fonctionnaires en colère. Pied de nez à Du Guesclin!

Pas de regrets: la table propose bonne pitance et l’accueil y est fort sympathique. La salle est typique des vielles maisons en granit. La cheminée a été transformée en coin grillades.
Direction la mer et le cap d’Erquy. Si les prises d’air sont néfastes au bon fonctionnement des moteurs, une petite promenade sur la plage est indispensable à la digestion d’une joue de porc mijotée dans une sauce aussi savoureuse que riche.
Rien de tel que l’air marin et un beau soleil pour réveiller les comportements de grands enfants.
Cette halte vivifiante doit prendre fin. Il y a encore des kilomètres avant de rejoindre l’étape du soir.
Lors d’un arrêt carburant, le démarreur de l’Hotchkiss de Silvère et Annick décide de rendre l’âme. La voiture parfaitement règlée redémarre cependant à la poussette.
Le prochain stop est sur le port du Légué, port de Saint Brieuc, où nous devons récupérer la Parisienne de service, Nicole.

Le port étant comme il se doit au niveau de la mer, il faudra remonter tout ce que nous avons descendu pour reprendre la RN 12 qui passe sur le pont que vous voyez.
Notre gite du week-end est situé à la pointe de l’Arcouest, juste en face de l’île de Bréhat. Il s’appelle du reste « Les Terrasses de Bréhat ».
De la salle à manger qui se trouve dans la véranda, nous pourrons à loisir voir apponter les navettes reliant l’île au continent. L’hôtel propose aussi un Spa, que nous n’aurons pas le loisir de tester.
De l’hôtel, un chapelet (nous sommes en pays traditionnellement catholique) de rochers et de petites îles surgissent de l’eau.
Quand le soleil se couche, le panorama est sublime. Saviez vous que les mouettes pêchent la nuit à la lueur des éclairages qui balisent la zone d’appontage des navettes? C’est malin ces petites bêtes là!
Nos belles séniors bénéficient du parking privé, fermé et surveillé de l’hôtel, bien entourées de plantes acclimatées au climat de bord de mer.
Un démontage du démarreur confirme qu’il ne peut pas être réparé sur place. Il faudra donc pousser sans cannes pour redonner vie aux arbres à cames. La voiture restera prudemment sur le parking pour la balade du samedi. Chamousette s’est fait un plaisir de prendre des passagers.
Après une nuit jugée trop courte par certains, nous reprenons la route en direction de la pointe du château. Cet éperon rocheux qui marque l’entrée de la rade de Perros-Guirec dont il jouait dans le temps le rôle de poste de défense.
De retour sur la route côtière, nous traversons Port Blanc, (Pors Gwenn en breton) et sa très belle plage.
Attention il y a deux Ports Blanc en Bretagne: celui ci est à l’est de Perros-Guirec, alors que le deuxième est dans le Morbihan.
Sur la route qui mène à la pointe du château, un curieux édifice ne peux qu’attirer l’attention du passant: le clocher de la Chapelle Saint Gonery en Plougrescant (XI au XVI siècle).
Saint Gonery est un saint breton du VIe siècle, natif d’Irlande qui est invoqué pour soulager les fièvres et les angoisses, mais aussi par les marins au long cours.
Mais ce qui provoque l’étonnement, c’est la flèche (en plomb) penchée.
Nous arrivons enfin sur la partie remarquable de la côte de granit rose: Ploumanach. D’ancien hameau de pêcheur, le village est devenu un haut lieu du tourisme breton du fait de l’amoncellement de ses roches roses. Une fois n’est pas coutume, le soleil était absent au moment de notre passage, mais je vous recommande d’admirer ce panorama exceptionnel quand Helios se couche.

Le phare de Men Ruz (pierre rouge), dynamité par les allemand en 1944, a été reconstruit en 1948. Il fonctionne toujours, mais a été automatisé.
Après un frugal repas fait de crêpes et de cidre, nous passons à la visite culturelle de la journée: Le chateau de Kergrist. Construit par Jean de Kergrist dès 1427, c’était au départ un manoir entouré de murs défensifs. Il évoluera au fil des années pour prendre au XVIII ème siècle la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.

La révolution laissera le chateau vide et ce n’est qu’en 1862 que Charles Huon de Penanster le rachète et le restaure. Charles fera une carrière politique au cours de laquelle il occupera des responsabilités locales (Maire de Lannion), mais aussi au plan national comme député et sénateur.
Le nom de Kergrist est issu du breton ker qui signifie « chez vous» ou « grande maison » et grist qui est une forme mutée du nom du Christ. Le château est donc la « maison du Christ « .
Le château appartient toujours à la famille Huon de Penanster, et notre guide sera Régis Huon de Penanster, toujours vaillant et malicieux à 85 ans. Entrepreneur paysagiste, il a suivi une formation en Bioéthique à l’université de la Vie. Si vous en avez la curiosité, allez faire un tour sur sa page « Facebook ». Vous verrez que l’homme a un tempérament bien trempé.
Avis aux amateurs: Monsieur Huon de Penanster cherche une solution pour que le château perdure après sa mort.
Nous ne visitons qu’une petite partie du château et commençons par l’ancienne salle des gardes transformée par la suite en cuisine.
Une particularité: la statue de Saint Anne en bois polychrome datant du XVI siècle. Dans les familles de l’aristocratie Bretonnes, on est religieux. Lisez ce que Monsieur de Penanster pense des femmes: » Pour moi la Femme est l’image de la VIERGE MARIE et profaner cette image est un CRIM une grande lâcheté« .

Votre œil aguerri aux détails, n’a pas manqué de remarquer la prise électrique située à gauche des portes. Très bonne transition, car savez vous que ce château avait l’électricité dès 1903. Elle était produite par une turbine à eau installée sur la rivière.
A la fois bibliothèque et salle de billard, cette pièce était, nous dit-on, la préférée de l’aïeul Charles.
Très bel escalier à vis taillé à même le granit. Il mène aux étages.
Le grand Salon est meublé d’objets ramenés de voyages par Charles.
Devinette: à qui était destiné ce sac?

Ceci est un sac d’avocats: la robe est pliée dans la partie haute, et les dossiers sont dans la partie basse.
Dans la chambre de Claire, il y a un lit. Normal me direz vous. La particularité de ce lit Louis 15 / Louis 16, est son ciel de lit dit « à la Polonaise ». Le lit à la polonaise est un lit d’alcôve surmonté d’un baldaquin en fer cintré, maintenu par quatre montants.

A tour de rôle, toutes les dames du groupe de visiteurs, devront se prêter au jeux du port du chapeau et de la photo.
Les murs de cette chambre sont tapissés.
L’aile sud est ouverte sur le jardin.
Dernière étape du jour: nous allons traverser les terres de la Bretagne profonde pour rejoindre Paimpol par de toutes petites routes.
Paimpol est un des principaux ports de pêche qui donnent sur la Manche. Riche de moins de 8 000 habitants, c’est une cité volontairement tournée vers la mer. Si vous en doutez, rendez vous mi août lors du festival du chant marin. Parmi les plus célèbres, « La Paimpolaise », écrite par Théodore Botrel, dont voici le premier couplet:
Quittant ses genèts et sa lande,
Quand le Breton se fait marin,
En allant aux pêches d’Islande
Voici quel est le doux refrain Que le pauvre gars Fredonne tout bas :
Son église et son Grand Pardon,
J’aime surtout la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton…
Jette la ligne et le harpon
Puis, dans un relent de saumure,
Il s’affale dans l’entrepont…
Et le pauvre gars
Soupire tout bas :
» Je serais bien mieux à mon aise,
Devant un joli feu d’ajonc,
A coté de la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton ! «
En parlant d’église, de l’église de Paimpol il ne reste plus que la vielle tour depuis 1914.
Dans les rues du centre ville, nombreuses sont les boutiques qui proposent des objets d’art, et pas seulement des marines.
Doit on considérer que le pays Breton, triste de notre départ programmé, manifeste son chagrin par une pluie fine comme seule l’Armorique en a le secret?
Vient le temps des adieux. Les Sarthois bifurquent vers Dinard pour une halte déjeuner, tandis que le chemin direct vers le Loiret nous mène à Rennes, Laval et Le Mans
Chamousette a réalisé un parcours sans faute, sans pannes sur un parcours total de 1295 Km. Vive le troisième âge!
Pour sûr nous y reviendrons! Il reste de nombreuses choses à voir, donc on te dis :
Ken ar c’hentaÃ
À la prochaine
Hotchkiss sur la côte de Granit Rose
Inauguration Exposition temporaire septembre Auto Sport Museum
Inauguration Exposition temporaire septembre Auto Sport Museum
Pour celles et ceux qui découvrent l’existence de ce Musée récemment ouvert dans le Loiret, L’Auto Sport Museum est un Musée automobile consacré principalement aux voitures sportives et motos anciennes.
Si une grande partie des véhicules sont permanents, l’association qui gère cet endroit très sympa, propose aussi des expositions temporaires. Les membres de l’association étaient conviés en ce vendredi 29 septembre à la soirée d’inauguration de l’exposition de véhicules d’avant guerre.
Le bâtiment est décomposé en trois hall dans lesquels se répartissent les voitures. Dans la partie qui est à droite en entrant, de nombreuses anglaises. De gauche à droite, une Berkeley T60/4. Les Berkeley étaient le résultat de la collaboration entre un fabriquant de caravanes, Charles Panter, et le designer Lawrence Lawrie Bond.
La blanche exposée est en fait une trois roues équipée d’un bicylindres. Il en sera produit 1800.
Parce que je vois bien que votre curiosité est en éveil, quelques mots sur la petite rouge: une Falcon Shell de 1964.
C’est un Roadster motorisé par un 4 cylindres de 1294 cc. Il développe 129 CV pour un poids de 650 Kgs.
Mais parlons plutôt de nos voitures d’avant guerre. Il faut tout d’abord préciser qu’elles appartiennent toutes à des collectionneurs de la région. Certaines viennent du Loiret, d’autres de l’Yonne, département limitrophe.
Honneur à cette très rare Barré 10-12 HP de 1911. L’atelier de construction de la marque Barré était à Niort.

Le moteur est un Ballot. Pour l’anecdote, Gaston Barré a aussi fondé une auto école pour apprendre à conduire à ses clients.
Il n’y aurait pas d’exposition d’avant guerre sans Peugeot. Comme l’indiquent ces photos, la voiture a été profondément restaurée, boiseries comprises. Les Peugeot 201 ont été produites de 1929 à 1937.
Autre Peugeot 201.
L’honneur est sauvé pour Renault avec deux représentantes de la marque dont ce cabriolet NN de la fin des années 20. Après la période des pionnières, Renault passe à une phase d’industrialisation!!
La deuxième Renault est aussi une NN, mais en conduite intérieure.
Véhicule assez rare: une Donnet CL7 de 1931. Elle est équipée d’un petit 1300cc de 24 cv. J’ai déjà eu l’occasion de donner l’historique de la marque. Pour vous remémorer l’origine de la marque allez sur le site qui lui est consacrée.
Torpédo Ford T de 1923. Observez bien le troisième phare bizarrement fixé sur la calandre.
De la plus petite, une Simca 5 découvrable de 1938 (569 cc pour 560 Kgs), à la très belle, et volumineuse, Peugeot 601 coach sport 6 cylindres de 1935 ( le propriétaire en a une deuxième en cours de restauration), en passant par la Peugeot 202 B4 de 1949.
Quelques motos sont alignées au fond. Toutes ne sont pas roulantes. Complètement à gauche, une « Le Grimpeur ». Il me semble que c’est une 250 cc du type Street Bike à moteur Mag-Paris. A confirmer.
Pour finir, cette « AutoMoto » 125 AV4 de 1951. AutoMoto était une marque Italienne.
En résumé, une soirée sympa entre collectionneurs de la région.